• En faisant une recherche dans les registres de Nice, un petit dessin attire mon attention. C'est assez rare, les curés se contentant de noter les actes, sans ajouter de fioritures personnelles qui rendraient pourtant plus distrayant le déchiffrage parfois ardu de leur écriture. Déchiffrage doublé dans ce cas d' une traduction, les actes étant rédigés en Italien.

    La main de Dieu?

    L'acte est daté du 25 mars 1695, paroisse Ste Reparate à Nice, et nous fait part de la naissance de Giana Maria, fille naturelle de MarcelloTosone et de Maria Camilla Necca.

    Il s'agit bien dans ce cas d'une enfant née hors mariage, puisque, habituellement, ce curé se contente de noter le nom, le prénom du père, et de préciser que la mère est sa femme en inscrivant son prénom uniquement, ce qui, légère transgression, ne facilite pas les recherches généalogiques. 

    Autre précision prouvant qu'il s'agit d'une naissance inhabituelle: la mention « naturelle » ne figure pas sur les actes des enfants légitimes.

    Pourquoi ce curé, dont les actes sont pourtant rigoureusement formatés, s'est permis une audacieuse fantaisie, avec cette main de quatre doigts seulement, dont un particulièrement long, et dont les ongles évoquent des griffes ? Mais il se peut que ce croquis ait été rajouté plus tard, pour attirer l'attention sur cette naissance hors norme. Auquel cas, le but a été atteint, puisque je me suis arrêtée sur cet événement, délaissant les ancêtres familiaux.


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  • Ancêtres Savoyards

     

    Dans l'article précédent, nous avons vu qu' Aynard de Domène avait eu trois épouses et une dizaine d'enfants. Parmi eux, Humbert d'Arvillard, qui a laissé peu de traces dans les archives. Nous ne savons pas qui était sa mère, parmi les trois épouses de son père. Nous ne connaissons que le prénom de son épouse, Vienna. On lui connait trois fils, Humbert, Hugues et Anthèlme. 

     

    Ancêtres savoyards

     

    Son fils Hugues I d'Arvillard fonde la chartreuse de St Hugon. Les Arvillard possédant un vaste domaine, était une famille importante de la région : pour preuve, Hugues a été témoin d’un acte passé entre le comte de Savoie Humbert III et Jean sans terre, roi d’Angleterre, en 1173 : c'était un projet de mariage entre Jean sans terre et Agnès de Savoie, fille de Humbert III. Mais le projet ne se réalisera pas, suite au décès de la future épouse . 

    Hugues et son épouse Alix ont quatre fils : Pierre, Hugues, Jean et Guillaume.

     

    En 1234, Pierre I d'Arvillard fait don du lac de Detrier , situé à la Rochette, à la chartreuse de St Hugon.

     

    Son fils Jean I poursuit cette tradition des dons (1247,1257,1260,1263). Il a onze enfants. Parmi eux, trois filles sont religieuses. Cette pratique, courante, épargne à la famille la division de ses terres et de ses ressources financières en dots.

    Il fait son testament en 1275, et décède peu après.

     

    Pierre II d'Arvillard succède à son père et devient seigneur d'Arvillard, en Savoie. Son jeune frère, Jean, prend le titre de seigneur d'Allevar, en Dauphiné. La Savoie et le Dauphiné sont en conflit depuis 1140, pour de simples questions de voisinage. Cette mésentente va durer un peu plus de 2 siècles. Le vaste domaine de la famille d' Arvillard s'étend sur les deux régions et les ascendants de Pierre II ont prêté hommage à la fois au Dauphin et au comte de Savoie. Jean fait allégeance au dauphin, Pierre II au comte de Savoie, dont il est proche. Il participe avec lui à plusierurs attaques de châteaux, et, entre deux affrontements, il est présent lors des signatures de trêves avec le Dauphin.

    Il meurt vers 1317, et son fils Pierre III d'Arvillard, dit Peronnet, lui succède.

     

    Pierre III était avec l'armée savoyarde en Italie de 1310 à 1313, pour servir dans les troupes de l'empereur Henri VII de Luxembourg. Apparement proche des comtes de Savoie, il leur rend hommage, ainsi qu'au Dauphin pour une partie de ses terres. Il avait épousé Jacqueline du Ternier, et ils ont eu deux fils ;Jean et Jacques et deux filles, Audisia et Jeanne.

    A la mort de Pierre III , en 1340, Aymon, le comte de Savoie va manoeuvrer pour s'approprier le domaine d'Arvillard . Jean et Jacques sont morts, Jeanne a épousé Anthelme IV de Miolans . Il reste donc la jeune Audisia, et Aymon lui trouve un mari : son demi frère Humbert, bâtard de Savoie . Le contrat de mariage écarte la veuve Jacqueline du Terrier de la succession, en échange d'une rente annuelle et stipule qu' Audisia apporte en dot « le mandement du château d'Arvillard avec tous droits et pleine justice pour le tout  » Après de longues tractations, Jeanne cède ce qui lui reste de droits sur Arvillard à sa sœur et à Humbert. Il reste un dernier obstacle : Etienne, fils de Jean d'Allevar, qui , en descendance masculine voulait faire reconnaître ses droits à l'héritage du nom, du titre et des possessions de Pierre II. Aymon, plus puissant, parvient à écarter Etienne .

    Ancêtres savoyards

     

    Ancêtres savoyards

     

    Humbert est désormais le seigneur d'Arvillard. Mais nous allons le quitter pour rejoindre Jeanne, SOSA 969925.

     

     


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  • Ancêtres Dauphinois et Savoyards

     

    Parmi les lointains ancêtres de Guy une branche est d'origine dauphinoise : la famille de Domène.

    La généalogie de cette famille peut être retracée grâce aux cartulaires de Domène et de Saint Hugues à Grenoble. Les cartulaires, recueils de chartes, sont de véritables trésors de renseignements historiques, et, dans le cas qui nous intéresse, nous permettent de remonter jusqu'au Xème siècle.

    Vers 930, un corps de guerriers Sarrasins prend d'assaut le diocèse de Grenoble et les terres se trouvant à proximité. L' évêque de Grenoble, Isran, chassé de son diocèse, prépare une contre offensive. Il parvient à rassembler plusieurs nobles et autres personnes capables de porter les armes pour combattre les envahisseurs. Aux environs de 967, il est victorieux à la bataille de Chevalon, près de Voreppe,. Rodolphe était un de ceux qui l'ont suivi, et pour récompense il a reçu quelques-unes des terres reconquises sur les Sarrasins. Petite parenthèse, certains historiens pensent que ce nom de Sarrasin était utilisé bien souvent à tord pour nommer toutes sortes de pillards. Quoiqu'il en soit, Sarrasins ou pillards, Rodolphe reçoit des terres près de Domène. 

     

    Rodolphe meurt vers 990, et son fils Rodolphe II de Domène lui succède. Sa femme se prénomme Magne, les actes ne précisent pas son nom, comme c'est malheureusement trop souvent le cas . Avec ses fils, il fonde le prieuré de Domène. La dédicace (consécration) de l'église du prieuré a lieu en 1058, en présence de Rodolphe, de ses fils Ainard I, Guigues et Artenufle. Le prieuré de Domène va prospérer, grâce à la bonne gestion des Bénédictins de l'ordre de Cluny, et aux dons de la famille de Domène essentiellement. Son déclin s'amorce au XVème siècle, faute d'un nombre suffisant de moines. Actuellement, presque entièrement en ruines, il ne subsiste que l' église. Elle est la propriété des Monteynard, descendants des fondateurs.

     

    Ancêtres Dauphinois

    Prieuré de Domène

     

     

    Rodolphe II meurt aux environs de 1058.

    Parmi ses enfants, le second, prénommé Rodolphe également, devient évêque de Gap.

     

    Le fils ainé Ainard I, seigneur de Domène,Monteynard,la Pierre,Theys,St Georges de Comiers,St Jean D'Herans,St Clement,Mont-Aymon...est la tige de la branche des Monteynard. Il a eu trois épouses et de nombreux enfants, dont Humbert I d'Arvillard. Il meurt en 1080, dans le cloitre du prieuré où , selon l’usage du temps , il s’était retiré et avait pris l’habit religieux.

     

    Humbert I d'Arvillard et son épouse Vienna ont trois fils : Humbert, Anthelme et Hugues I d'Arvillard

     

    Comme ses ancêtres, Hugues I d'Arvillard, perpétuant une tradition aristocratique, fait bâtir en 1173 un édifice religieux : la chartreuse de Saint Hugon, sur la commune d'Arvillard. Cette chartreuse devient prospère grâce à ses forges et ses hauts fourneaux. La révolution française va mettre fin à cette période florissante. En 1792, les moines sont chassés , la chartreuse est pillée, les terres sont vendues comme biens nationaux. Mais le destin de la chartreuse va se poursuivre par son rachat en 1829 par un ancien valet des Chartreux, puis par un maitre de forges. Ensuite elle sera tour à tour établissement thermal, distillerie, relai de chasse, lieu festif avant de devenir un centre d'étude et de pratique bouddhiste, l'institut Karma Ling.

     

    Ancêtres Dauphinois

    Chartreuse St Hugon

     

     

    Hugues et son frère Anthelme ont participé à la 3ème croisade. Marié à Alix, on lui connait quatre fils : Pierre ,Hugues,Jean et Guillaume.

     

     

    Ancêtres Dauphinois

    Carte Domène, Monteynard

     

     

     


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  • Intriguée par la présence de François de Bouliers dans le Cotentin, j' essaie de retrouver dans son ascendance une explication à son éloignement de sa Provence natale.(François de Bouliers)

     

    Giovanni

    La famille de Bouliers est d'origine piémontaise, son patronyme Bolleri a été francisé. L' ascendant fiable le plus ancien est Giovanni, au destin tragique puisqu'il a été fait prisonnier à Albe (Italie) par Reforciat d'Agoult, et décapité en 1345.

     

    Francshino

    Giovanni a eu plusieurs enfants, dont Francshino coseigneur de Salmour, de Roquespervière,de Valvoire, du Castellet, Seigneur de Démonte. « Il semble avoir servi fidèlement la reine Jeanne » 

    Les Bouliers

    Louis II d' Anjou

     

    Antoine

    Parmi les enfants de Francshino, son fils Antoine a le titre de Seigneur de Salmour et de Cental. Il est chambellan de Louis II, duc d'Anjou, comte de Provence et de Forcalquier, roi de Naples. Il épouse en 1408 Marguerite de Miolans. De cette union naissent plusieurs enfants, dont Louis.

     

    Louis I

    chevalier, vicomte de Demonte seigneur de Cental. Les savoyards, profitant de la lutte autour de Naples, s'emparent des terres italiennes de Louis de Bouliers qui doit s'établir en Provence où il acquiert un grand nombre de terres. Il fait venir des paysans Vaudois Piémontais pour défricher les terres du Lubéron, acte qui sera lourd de conséquences par la suite. En 1459, Archambaud d'Absac, terrible chef gascon soudoyé par Louis de Savoie, livre par traitresse Louis de Bouliers au duc de Savoie. La paix signée, Louis de Bouliers rend hommage au duc de Savoie. Archambaud ne tire aucun profit de sa trahison : « Archambaud voyant qu'on l'avait appelé pour rien se mit à saccager le pays, et, d'ami devenu ennemi, il fallut le poursuivre dans les montagnes. On s'en empara et on le pendit. Qu'ainsi soient punis les traitres »

    Louis a été conseiller du roi de Naples Louis III , duc d'Anjou, comte de Provence et de Forcalquier. Il avait épousé Eléonore de Saluces, et son fils ainé, Jean Louis lui succède.

     

    Jean Louis

    Seigneur de Cental, il épouse en 1475 Louise de Laval et ils ont onze enfants. Louise est la fille de Gui II, seigneur de Loue, chambellan de Charles VII, attaché au roi René d'Anjou. Philibert est le quatrième enfant de la fratrie.

     

    Les Bouliers

    Philibert

    seigneur de Mane par achat à son frère Louis II. Père de Marguerite et de François.

    Comme ses ancêtres, Philibert avaient amené de ses fiefs piémontais des colons vaudois pour défricher les terres du Lubéron. D'abord implantés à Mérindol et ses environs, les paysans piémontais s'installent autour de Gordes, de la Roque d'Anthéron. Les Vaudois, décris comme de gros travailleurs, intègres, enrichissent les terres du Lubéron et les seigneurs. En 1532, le mouvement vaudois se rattache officiellement au protestantisme. Poussé par le pape, François 1er ordonne de sévir contre les vaudois et de confisquer leurs terres . Une extermination terrible a lieu en 1545. Les Vaudois sont massacrés, ou sont obligés de s'exiler.

    Philibert a eu deux enfants : Marguerite et François, « l'exilé »   de Blanchelande.

     

    De cette recherche, il résulte que les ascendants de Philibert ont été au service des ducs d'Anjou, d'où la possible nomination de François à Blanchelande.

     

    Les Bouliers

     

    La famille de Bouliers a vécu dans la citadelle ou château de Mane. Ella a été construite par les comtes de Toulouse, puis elle a été la propriété des comtes de Provence, des Bouliers qui l'ont vendue aux Forbin Janson en 1587.

     

     

     

     

    Source:

    Généanet

    Wikipédia

    Héraldique & Généalogie

    Chronique de Provence, histoire civile et religieuse de la cité de Nice et du Département des Alpes-Maritimes- Auteur : Tisserand, Eugène, 1816-1879



     


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  • François de Bouliers

     

    Fils de Philippe de Bouliers et de Claude de Valpergue, François est le frère de Marguerite, ascendante à la 14ème génération de Guy.

    Comte de Mane, baron de la tour d'Aigues, vicomte de Reillane et de Desmont, François obtint, en 1557 l'abbaye de Blanchelande, du diocèse de Coutances, qu'il quittât en 1575 pour celle de Lérins.

    François de Bouliers, évêque

    En mars 1579, Bertrand de Romans, évêque de Fréjus, meurt. Un mois après, François de Bouliers reçoit les lettres royales qui lui confèrent l'évêché de Fréjus. La famille de Bouliers, ancienne famille provençale très connue, était appréciée par le roi René pour sa fidélité.

    Lorsque François de Bouliers prend ses fonctions, la Provence connait l'horreur des guerres civiles, avec l'opposition de deux camps : les Carcistes et les Razats. 

    Les Carcistes est le nom d'un parti composé de catholiques intransigeants, dirigé par le comte de Carces, grand sénéchal de Provence, et par son neveu le baron de Vins. Ce parti s’oppose aux Razats partisans de la tolérance religieuse comprenant des protestants et des catholiques modérés. Les deux partis saccagent la Provence, et, pour mettre fin aux attaques, une assemblée générale composée de délégués de plusieurs villes et de nobles protestants jurent de rester unis sur le terrain de la défense commune et concluent le pacte de l'union. François de Bouliers, tout juste nommé évêque, est désigné pour aller porter au roi Henri III les doléances des communes. Après quelques combats, les deux partis déposent les armes et signent la paix le 30 Juin, en présence de la reine mère Catherine de Médicis.

    Le nouvel évêque, en procès avec la ville qui refuse de reconnaître ses droits féodaux, demeure peu à Fréjus. Il préfère résider chez sa sœur Marguerite, épouse de Gaspard de Villeneuve ou dans son château de Cannes, puis à Paris. Ses droits seigneuriaux sont reconnus en 1586, et les habitants de Fréjus, mécontents, ouvrent leurs portes à Christophe de Villeneuve, ardent partisan de la ligue.

    Leur tentative d'émeute sévèrement réprimée, les notables de la ville promettent « de déposer leurs haines et leurs rancunes, de vivre en paix, en bons citoyens et patriotes et de cesser les oppositions qu'ils avaient faites jusqu'à ce jour au procès que l'évêque avait soulevé contre la ville et les habitants » . François de Bouliers revient en Provence, et meurt en 1591 auprès de sa parente Marthe de Bouliers, prieure des Clarisses de Sisteron. Il a été enterré dans la chapelle du couvent.

    François de Bouliers est un exemple typique de cette période trouble, où les alliances se font et se défont selon des pretextes religieux, ou des raisons politiques.

    Une interrogation subsiste, concernant la carrière de François : pour quelle raison a t'il été abbé dans le Cotentin, alors que sa famille est bien étabie en Provence ? J'espère, en remontant le temps, trouver des éléments de réponse...


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